-Vous allez bien, Madame?
-Oui. Et vous?
-Oui, merci. Vous avez effectué un test, récemment. Nous avons trouvé des cellules anormales sur votre col.
Et mon cerveau, qui paniquait depuis plusieurs heures déjà, d'enfoncer la pédale des larmes et de l'ahurissement. C'est impossible. L'anxiété est une surprotection de l'esprit qui finit pratiquement chaque fois par être calmée lorsque les scénarios catastrophes sont réduits à néant. Cette fois, par contre, je ne peux pas prétendre que tout n'était qu'un mauvais jeu cognitif.
-Ce n'est pas cancéreux. Vous allez devoir effectuer une colposcopie, puis on évaluera l'évolution au cours des deux prochaines années. Vous savez, la majorité des lésions dysplasiques guérissent seules. Si c'est nécessaire, nous pourrons les retirer advenant qu'elles y soient encore et deviennent problématiques…
Je n'ai pas le cancer de l'utérus. Le col un peu amoché, mais ce n'est pas le cancer. Toutefois, ce petit potentiel de danger latent, il est présent en moi, dans cette entrée de mon corps qui fût peut-être bafouée par un virus qui cause tout de même 70% des cancers du col. Il faudra une analyse pour en savoir plus.
La vie m'envoie-là un fichu de grand défi de vie: lâcher-prise. Accepter que je n'ai aucun contrôle sur l'évolution de ces damnées cellules, et prier très fort pour être du bon côté des statistiques, de celles des cellules qui se résorbent d'elles-mêmes sans grandir ni devenir de dangereuses faucheuses.
J'ai une pensée pour toutes ces personnes qui portent en elles cette même bombe à l'issue inconnue. Le corps, bien mystérieux, qui décide ou non de se battre contre l'ennemi.
J'espère que le mien sera un combattant fidèle.
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