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Affichage des articles du mai, 2024

Je prendrais

 Je prendrais Du temps,encore Pour calmer la peine Me retenir, puisqu'il le faut Ne pas supplier d'amour  Je prendrais Des liens sincères  Et du doux dans les veines Des repères solides Pour que demain tienne Je prendrais mon coeur En offrande Un terreau fertile À semer près du fleuve Des rêves éveillés  Un chant qui de la gorge Viendrait moduler  Les marées 

Déni

 L'agenda ouvert J'y inscris les noms De gens que je pourrai saluer Avant le départ Je vois dans leurs yeux Qu'une page se ferme Pourtant  Je ne saisi pas encore  Que la distance physique  Éloignera certains coeurs  Je crois que les mots Sont des ponts Encore plus solides Que le poids des saisons 

Les liens par les mots

 J'avais débuté ce blog juste avant le début de la vingtaine, alors que je venait d'arriver à Montréal.  J'y partageais des photographies diverses, comme des cartes postales de vie d'adulte en ébauche. C'était un terrain de jeu festif et naïf.  Il a fallu quelques années avant que je lise d'autres blogs littéraires, qui sont vite devenus de grandes occasions de réflexion et de dépaysement.  J'y lisais des plumes douces et poétiques, et d'autres grinçantes ou colériques. Mais je les aimais toutes,ces plumes amies.  C'est aussi la magie des mots ( en version brève)qui m'a permis la rencontre du poète et créateur multi-magicien Guillaume C. Lajeunesse( https://www.guillaumelajeunesse.com/?m=1) Les blogs furent donc le théâtre de liens profonds,de rencontres, de tremblements de coeur. J'avais abandonné le mien un temps, doutant de sa pertinence, et de la mienne.  Me suis relu,aussi, puis j'ai eu honte de certains textes.  J'ai tout suppri

Mes cuisses

  C'est ce que j'ai vu en premier, sur cette photo qu'on m'avait envoyé. Je n'étais qu'un objet hors du focus, qui visait plutôt mes deux enfants,grignotant leur lunch en escapade à la forêt.  "Ils sont tellement cutes!' S'exclama donc leur grand-mère.  Certes. Pourtant, je suis resté un bon moment avec un profond dégoût pour l'image de moi projetée, cette vision de mon corps assit, les chairs molles. Où était donc cette musculature de feu que je m'évertue à entretenir, mes nouveaux mollets de coureuses, mes cuisses galbées et mes biceps? Je ne voyais maintenant qu'une madame,  mangeant sa salade de pâtes en famille.  Aurais-je dû me lever prestement,  prendre ma meilleure pose devant l'appareil? Il faut admettre que dorénavant,  je ne contrôle plus l'image de ce corps. Qu'à défaut de pouvoir le façonner pour séduire, je ne peux que le remercier de me porter depuis près de 40 ans. Qu'il faut enterrer la grossophobie et l&

Merci,Caroline

  Caroline Dawson est décédée,et cette nouvelle me tord le coeur. Pour ses proches, son conjoint, ses enfants, le reste de sa famille, et ses ami.e.s, mais également pour tout le milieu littéraire.  La mort est toujours cruelle, mais elle nous coupe ici d'une autrice magnifique, et d'une humaine tellement inspirante. Je la lisais, et j'écoutais ses chroniques à la radio. Je la réécoutais cette semaine, dans une entrevue où elle encourageait les gens à écrire des récits vrais, des idées nouvelles. Disait avoir écrit "Là où je me terre" à 40 ans,je crois.  Et je me dis,depuis,que c'est une chance inouïe que nous avons eu qu'elle prenne la plume.  Merci, Caroline. 🤍🤍🤍

La fête

 Si je saisis bien la finalité de cette amitié  Mon subconscient, lui, ne l'a pas encore assimilé.  Elle était protagoniste dans ce rêve de la nuit passée, un autre rêve, encore. Nous étions à une grande fête pour le mariage d'une autre amie, on s'y croisait parmi la foule de convives. Je lui demandais sans préambule de discuter,pour vrai, de la rupture de nos liens, j'exigeais qu'on revienne sur ces dix dernières années.  Elle répliquait que non,c'était trop tôt.  Me suis levée avec ce deuil au creux de la poitrine,celui qui apparaît lorsque les récriminations s'éteignent,lorsqu'on se demande tout bonnement comment l'autre se porte. Il semble que les amitiés déchuent demandent aussi au coeur un temps de réparation. 

Curiosité nocturne

 J'ai rêvé d'elle  Nous allions en ville, point de rencontre entre nos deux vies. Elle proposait le restaurant,  comme avant.  Disait avoir beaucoup à faire,et panoplie de gens à voir. J'étais perplexe, il y avait trop à débroussailler pour que nos âmes dialoguent en un 5 à 7 chronométré. Puis, agacée, elle disparaissait pour sauver une jeune future diplômée qui s'était égarée de sa soirée de collation de grades.  J'attendais un peu. Puis,comme elle ne revenait pas,je tentais de la contacter, pour réaliser ne plus avoir ses coordonnées.  Me suis éveillée à cette idée,  cette coupure de lien, cette absence de post-mortem sur la relation.   J'ai rêvé d'elle, et de cette fin beaucoup trop lyrique, un poème de presque haine, un aveu de désamitié.

Trop bientôt

 Le deuil C'est aussi  Voir la peine de la voisine  À bientôt ne plus voir grandir les enfants  Le déménagement  Et ses dommages collatéraux Elle, grande et courageuse octogénaire  De la fenêtre de sa chambre  Les yeux mouillés d'avance  Salut les petits  Une pratique générale  Avant le grand départ 

Beltane

 Un soleil de mai Du feu dans le ciel pour Beltane Admettre mon essence  Poing levé pour scander le vrai Je ne serai plus  Insuffisante pour personne  Je serai moi et et ce sera suffisant  Je serai moi et ce sera Florissant

La table

 Se reposer Beaucoup  Des siestes jamais assez nombreuses  Où s'envolent les heures Je décape mes hantises Et la table basse aussi Contrôler si peu Mais le rendu du bois Ça oui