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Affichage des articles du novembre, 2023

Merci, Karl!

 Comme beaucoup, j'ai été frappée par la nouvelle du décès de Karl, des Cowboys Fringants. Un drame de plus dans une période déjà fortement éprouvante.  J'aurais aimé découvrir leur musique plus tôt.  C'est vers 18 ans,à l'heure de mes premières manifestations, que j'ai pu entendre les airs de leurs chansons, entonnés en choeur sur des bancs de bus en chemin vers Québec,  tandis qu'on se rendait à une énième contestation.  C'était beau,et puissant, beaucoup plus rassembleur que l'internationale communiste, chantée par des" camarades" qui se prenaient trop au sérieux.  Ensuite, ce fut lors de mes passages chez mes parents en banlieue, tandis que j'avais emménagé dans la grande Montréal.  Dans l'incapacité à communiquer le vrai des émois entre nous,leur musique faisait un pont entre mon coeur et celui de mon père.  Un point commun et un langage pour dire les injustices sociales.   Après son décès, en découvrant bon nombre de pièces musica

Madame

 Madame, c'est le titre maudit, celui qui trahit que j'ai réalisé bien peu des choses dont je rêvais adolescente.  Je m'imaginais que,Madame devenue, j'aurais fait le tour du monde, serais devenue évidemment écrivaine, récitant du Nelligan sur un voilier que j'aurais bâti de mes mains. La Madame actuelle, elle travaille, s'entraîne, tente de gérer les tâches domestiques diverses et d'être présente auprès des enfants, lit lorsqu'elle le peut,mais beaucoup moins fréquemment que souhaité lorsque son esprit est paralysé par la gestion des achats des vêtements d'hiver et l'idée de prévoir des mitaines de plus pour la saison froide à venir. On m'a montré, dans les derniers jours,des photographies de moi à vingt ans. J'étais là, souriante,un chapeau de paille multicolore sur la tête, des jupes colorés et follement joyeuse.  J'ai vu cette jeune femme, et m'en suis sentie nostalgique.   La Madame veut faire rejaillir un peu de la jeune fem

Mon angoisse littéraire

 Une heure de sommeil de plus. Un réveil horrible, au sortir d'un cauchemar : La bibliothèque me traînait en justice pour avoir trahi une règle des bon.ne.s usager.ère.s : ne pas abîmer un bouquin. Ça m'est arrivé trois fois en cinq ans. Grosse et triste moyenne.  Une fois,c'est mon chum qui avait oublié le bouquin dans les poches surdimentionnés d'une robe de chambre de spa.  Disparu, donc,à la fin de la journée. Ça m'avait profondément angoissé, et mis en rogne. Je n'avais même pas commencé à le lire. La deuxième fois, c'était en chemin vers Rivière-du-loup, alors qu'on partait faire un roadtrip pré-déménagement. Une bouteille d'eau mal fermée s'était déversée sur un livre,qui gondola aller-retour. Culpabilité.  Tristesse.  La troisième fois, c'était une flaque de jus Halloweensque qu'avait concocté fiston,avec de gros vers de terre en jujubes très mous et gorgés de liquide, après avoir passé la journée au frigo. J'avais lavé la tab