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Je pourrais

Écrire pour espérer mieux comprendre  Les culpabilités d'hier qui reviennent dans le sommeil Libérer les souvenirs  Leurs redonner corps par les phrases Prendre celle que j'étais par la main Lui donner un peu d'amour  Avant de la laisser mourir
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Jour de fête

 Aujourd'hui, c'est jour de fête Et pas seulement parce que j'entame une nouvelle barre de savon Bio J'ai couru avec plus d'aplomb ce matin Les corneilles me clignaient de l'oeil, complices Il y avait beaucoup de garnotte Je m'y suis même pas enfargé Un vrai beau début de journée Et je clame à présent L'ode à l'autosuffisance J'en ai assez d'attendre Après lui Pour être vue, pour exister J'ai décidé (encore plus qu'hier) De m'aimer pour deux J'aurais tendance à souhaiter d'autres yeux, d'autres sourires Espérer un nouvel amant Pour me sortir de l'engourdissement du mariage Mais non, ce ne serait que pâle illusion Je dois kiffer assez ma propre personne Pour m'autosuffire Caresser ma peau, mon âme et mon futur Comprendre que même accompagné On demeure en soi une entité Aujourd'hui, c'est jour de fête Et je ne ME décevrai pas

Matin d'avril

 Faudrait aller jouer dehors Le bleu du ciel invite les yeux à la baignade Les petits courent dans le corridor  Un trop-plein d'énergie habite leurs corps J'aurais aimé rester au lit Après tout c'est dimanche  Lire et écrire toute la journée  Le dimanche je me m'entraîne pas Et je me suis abstenue Du sirop d'érable dans mon décaf J'essaie d'être une mère exemplaire  Que les petits appeleront par choix et non  Par obligation  Mais pendant ce temps  Ma plume prend la poussière 

J'avais oublié

  J'avais oublié le doux bonheur de jouer en famille Le froid joyeux qui chatouille les joues La neige accumulée au capuchon Lorsqu'on descend très vite les grosses côtes Les enfants savourent la magie Espèrent encore une fois être portés Tirés encore jusqu'en haut Pour vite filer encore,encore! Juste une dernière glissade avant de rentrer Passé la porte, les bottes s'emmêlent Quelques unes sont encore prisonnières  Des pantalons de neige mouillés On a froid, soudainement Ou ce sont les souvenirs qui nous appellent Qu'importe, déjà, le lait au chocolat est sur le rond du poêle On y mettra des guimauves, encore plus de guimauves   Pour creuser dans nos coeurs Les douces mémoires de la relâche

La tête sous l'eau

 Y'a peut-être quelqu'un qui fait du vaudou avec une poupée à mon effigie, ou je me suis lancée un mauvais sort en souhaitant ne pas vieillir.  Bref. Un otite aiguë.  Double. Deux douleurs lancinantes aux oreilles,  l'impression que ma tête héberge une chute d'eau constante, que des masses d'eau éclatent sur mes tympans en continu. Après quelques jours, j'ai finis par voir une médecin  et débuter la médication.  La douleur diminue, ma tête se remet à bouger. Reste qu'une douleur du genre,  c'est pire que mes souvenirs d'accouchements. Il reste, toutefois,  ce bruit continuel, comme si je vivais chaque minute la sortie d'un bar achalandé aux aurores matinales. Y est ajouté un petit Poc Poc occasionnel,  qui s'arrange pour que je n'oublie pas que mes tympans pourraient éclater. 10 jours de traitement, 10 jours à tenter de ne pas angoisser de rester à vie avec cette condition. 10 jours,sans doute, à faire de la recherche sur le sujet, pour m

Je voudrais

 Je voudrais pouvoir écrire et lire plus fréquemment, battre des records de piles de bouquins lus, avoir la tête pleines de nouveaux personnages et de récits colorés.  Je voudrais plus d'entraînements sportifs, toujours plus pour des abdominaux découpés,des cuisses de fer et de jolis biceps. Je voudrais du temps pour jouer avec les petits, construire des châteaux enneigés, leur raconter des histoires jusqu'à ce que tous les livres de la maison y soient passés. Je voudrais faire la sieste aux côtés de Batman et de Wonderman, lorsqu'ils s'assoupissent après avoir joué longtemps, longtemps, aux super-héros.  Je voudrais être une amie présente,  qui sait prendre le temps d'arroser les liens si chers à son coeur. Je voudrais être une amante inventive et dévouée,je voudrais allumer son corps par ma seule présence. Mais,  le quotidien est un étau et je peine à garder le dos droit et les yeux grands ouverts. Chaque jour est une course pour accomplir un peu plus.  Et,ce n

Sixième fois

 C'est la sixième fois que je vis cela. Ton décès, encore. Un anniversaire glauque, auquel j'essaie malgré tout d'ajouter de la lumière.  J'ai allumé des bougies. J'ai voulu croire qu'on pouvait encore communiquer.  Les enfants sont à l'école et le travail se déroule sans moi aujourd'hui.  Je suis pleinement fille de toi. Parce qu'on ne se remet jamais vraiment des hommes qui nous quittent.  Surtout pas toi, le premier,le père.  Celui que je n'ai pas su lire, celui qui n'a pas su me comprendre.  Je t'en ai voulu beaucoup, de tout. D'avoir essuyé mes tristesses à coups de colère.  D'avoir semé en moi la haine de qui je suis. De m'avoir appris, malgré toi, à quêter l'amour dans les mauvais bras, à repousser les âmes belles, ne m'y croyant pas apte. Je t'en ai voulu d'être toi, de ce que je croyais que tu étais.  Avant de savoir.  Que ta maladie grugeait ta douceur, qu'elle te rendait aigri et impatient, que p