Douze jours avant Le grand départ Avant le renouveau J'arpente les rues, je vois la maison Qui accueillera nos possibles Je peux enfin me résoudre À rêver demain C'est le fleuve, et le sable morcelé De coquillages et de pierres arrondies Ce sont les trésors de mes premières années Et le projet fou d'un jour y habiter Si c'est l'enfant en soi Qu'on doit border d'amour La fillette qui m'habite Trépigne enfin Les orteils dans l'humide du sable Des rochers à conquérir On voit cette femme qui chancele on la croit saoule, on la croit faible Et pourtant, c'est que son corps S'abreuve du vent, devient musique Le paysage n'a de fin Que lorsqu'on cesse de s'y surprendre Des territoires à s'enivrer