Accéder au contenu principal

Articles

Pour le moment

 La bête a été aperçue  Son territoire est encerclé Elle ne s'est pas propagée Pour le moment  Il faut attendre  Laisser la science se faire  La magie des scalpels Les cocktails de médicaments De traitements et d'effets secondaires Il faut suivre le rythme de croisière  Qui nous est imposé L'angoisse doit battre en retraite  Pour le moment  Pour survivre à ce qui vient  Sans y laisser nos quiétudes En pâture  Il faut ravaler l'effroi  Pour le moment 
Articles récents

Gronde la tempête

 J'ai ajouté du sable Aux marches de l'escalier  La factrice évitera une commotion  Aspiré la poussière dans les coins Où je ne boude jamais Je fais des piles de vaisselle propre Qui sécheront pendant la sieste Pour repousser l'ennemi  La sauge avale l'air ambiant Je ne sais plus quoi accrocher sur la corde à linge Pour espérer un diagnostic malléable  Ou doux comme un oiseau Retenant mon souffle Comme le font  Celleux qui voient les flammes décimer Les villages  Espérer fort  Que le vent ne frappera plus Qu'il ne viendra pas lécher  Les fondations des maisons  Je ne sais plus Ce qui tient la structure  De mes convictions  depuis l'annonce  Je ferme les yeux à moitié  J'attends le tsunami  Je visionne trop de vidéos  De Christophe André Je me gave de sa voix grave Qui me dit qu'on peut tout traverser  Que le temps guérit les choses Il peut aussi tuer,le temps  Et c'est ce qui me tétanise J'oscille ...

S'apprivoiser

Un fond de mélancolie En vers de coeur Une ritournelle  Qui traîne dans l'aorte  Je voudrais construire ici Une communauté de liens  D'amitiés qui ensoleillent  Ou faire migrer les ami.e.s Jusqu'aux abords du fleuve  Voeux impossible  Leurs vies se poursuivent  Sans ma périphérie  Je suis celle qui n'est plus Ici n'est pas le même endroit  La solitude se pose L'écho  Du vide Je dois m'apprivoiser

Attente-II

  Dans l'attente des données qui chiffreront l'effroi J'osculte mon corps Soupèse les seins, j'attends, muette, la coloration douteuse qui dira la contagion  Je serre les jambes quand le col élance  Je ne sais plus si le sang qui fuit suit le courant  Ou s'il témoigne d'une anomalie génétique  Mes entrailles sont trop bruyantes lorsqu'elles digèrent  Qu'est-ce qui y m'acère dans le silence des destructions Je ne fais plus confiance à la nature  Depuis que la science a éclairé  Le carcinome dans ma lignée Je ne sais pas comment survivre  À nos finalités Je veux la voir vivante  Des décennies encore Je m'objecte à sa floraison avortée  Je veux aussi Égoïstement  Me croire éternelle 

9 décembre

 J'avais demandé une journée de congé en vue du 9 décembre, pour bien encaisser les émotions qui viennent toujours à ce moment de l'année, lors de la date fatidique du suicide de mon père.  J'avais passé la journée à écrire, à fignoler un projet littéraire, dans l'urgence de tout ce qui se déroule en parallèle de ma vie. Je m'étais presque endormie avec une nouvelle sérénité, celle de prendre soin de moi, malgré les violences qui éclatent comme des bombes.  C'est hier, quelques jours plus tard, que je lisais dans une publication de Leméac le décès, le 9 décembre dernier, de l'auteurice Mélilot de Repentigny. Un autre 9 décembre qui ne sera plus jamais une banale journée d'avant les fêtes, un autre 9 décembre qui chamboulera à jamais la vie des proches, de ses ami.e.s et sa famille, puisque chaque suicide apporte aussi son lot d'endeuillé.e.s. Je n'ai pas connu personnellement Mélilot, mais son livre ''Nommer le vivant'' m'avai...

L'attente

 Y'a pas de belles figures de style à apposer lorsque la vie nous fait un pied de nez de la sorte On espère être du bon côté des statistiques  On espère que la maladie se tienne tranquille  On veut construire un cocon de douceur pour l'être aimé Et espérer que ces bouffées suffisent à repousser l'ennemi  Tout cela est banal puisque fréquent,mais on ne s'attend jamais aux secousses dans le périmètre de l'intime On retient le souffle  En regardant l'horizon