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Plume

A spirer à la force de la plume  Qui malgré le rythme des marées  S'accroche  Et persiste aux rochers Je veux écrire  Avec cette même audace soyeuse Dont on ne sort pas indemne  Puisque tombée du poitrail du coeur 
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Faim

  Le coeur écarquillé Les yeux avides de couleurs Je peine encore à croire  Que je vis  Là où le ciel sème ses mirages   

Marée haute

 J'ai vu la grande marée  Déposer des algues en montagnes J'y ai plongé les mains Cheveux de végétaux marins Plein les doigts Les petits insectes Virevoltaient, en extase De la vie qui grouille Tandis que j'y cherche  Des pépites de cailloux Je ne veux pas D'heures supplémentaires Je préfère des instants En bouquets odorants Et le fleuve Comme une invitation 

Écrire.

 Douze août hier, dans une librairie de région. Je regardais les livres,incapable de choisir officiellement.  Pendant que mes yeux tergiversaient, mes oreilles étaient à l'écoute.  Deux fois, des lectrices sont passées saluer l'autrice présente, et la questionner sur son travail.  Deux fois, les lectrices mentionnaient leur désir de publication et d'écriture.  J'aurais pu crier :" Moi aussi, moi aussi !". Ça n'aurait pas été poli. La publication semble être absolument ardue. Je n'ai tenté le coup que deux fois, en livre jeunesse et une fois en autofiction. Tout de même,  ce rêve reste ardent, même s'il n'est pas très original.   Je pourrais me contenter de bien faire mon travail professionnel et être présente pour les enfants, mais non. Ça ne suffit plus.  Il y a tant d'histoires qui vivent en moi. Il faut plonger, et tout donner. Encore.  Raffiner les mots. Et recommencer. Je veux une vie de réalisations.  Être fière de moi. Ne plus attend

Journal de plage

 J'ai pédalé un moment, GPS à l'appui, pour m'y rendre.  Je cherchais parmi les rues, mais c'est l'odeur saline, plutôt, qui m'a mené au droit chemin. Arrivée à la plage, j'observais les familles vivre leurs vies, j'étais seule, une madame qui lisait compulsivement, une madame qu'on croirait sans enfants, parce que, quelle mère laisserait ses enfants au camp de jour afin d'aller seule à la plage?  Moi, sans aucune hésitation. Se sont succédés: la famille adepte de paddle board,avec lesquels une dame âgée, promenant son chien, a voulu discuter, Il y a eu le couple avec l'homme verbomoteur, celui qui jasais sans relâche, profondément insécure face à sa recherche d'emploi, et dont la conjointe l'écoutait patiemment, alors que je le suppliais mentalement d'enfin terminer sa séance de désabillage pour  aller se tremper les pieds et crisser patience à mes oreilles. Accalmie. Une maman entrainait son bambin vers le fleuve. La marée avait

Spartine salée

  Je suis cette spartine Ployant sous le vent Une danse en langueur Les herbes chantantes J'irais tous les jours Si mes pas étaient ciel Au large ricocher mes angoisses  M'amarrer  Aux empreintes des sarcelles

Vasière

  Mes pieds Sentiront la vasière Encore longtemps  Faut dire que j'ai plongé dedans  Le plaisir  De l'inconnu Les orteils qui s'enfoncent loin Sous le sable mouillé  Ne pas savoir  Ce qui se cache En dessous des algues Marcher,quand même, vers devant