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Affichage des articles du octobre, 2021

Les poubelles

 La quiétude est une denrée fragile. On la prend pour acquis, autant que la jeunesse, qui pourtant se dérobe à nous chaque seconde un peu plus.  C'était un mardi, il y a deux semaines, environ. Petite maison de banlieue, grande fenestration laissant voir un paysage automnal. La voiture du voisin garée comme à l'habitude. Un soleil frisquet qui tente lentement de nous adapter à la nouvelle saison. Je suis assise à la cuisine, sur un espèce d'îlot qui prolonge un comptoir. J'en suis à ruminer encore et encore sur des questions bêtement insipides mais qui obsèdent mon esprit. Et ça arrive. La porte de la maison s'ouvre devant moi, désemparée. Sur l'instant, je crois qu'il s'agit  d'un livreur de bulbes, puisque mon mari en commande beaucoup ces derniers temps, la faute d'un jardin immense qui fait la guerre aux pelouses du quartier. Mais quel livreur tenterait de s'immiscer ainsi dans l'intimité d'autrui? Je m'avance, en panique, fai

Salutations

Je reprends l'écriture ici, pour le plaisir de crier un peu avec les mots. Ce ne sera pas toujours lumineux, ni sombre  mais à tout le moins salvateur. Je ne clame pas la pertinence, mais le besoin d'extérioriser un trop-plein, de sortir les poubelles de ce qui constitue ma nouvelle réalité: la charge mentale d'une mère et banlieusarde pauvre, une artiste déchue sans doute trop paresseuse pour saisir ses rêves à bras-le-corps. Alors, je m'avoue que je ne changerai pas le monde à grande échelle. Ne serai  pas une artiste révolutionnaire. Me conterai d'être une mère imparfaite. Une femme à la santé mentale fluctuante. Mais j'écrirai, pour me faire la main, puisque les mots restent encore le seul phare stable dans les tempêtes de mes saisons intérieures.