Le fleuve dépose des restes d'un oiseau dépecé. Je m'arrête, le regarde, dégoûtée, coupable d'être arrivée trop tard. L'automne est là, dans les bourrasques où les feuilles cherchent la chaleur à l'intérieur des chaumières, elles s'engouffrent dès qu'une porte s'ouvre sur le dehors. Je ne sais pas si j'avance comme je le devrais, ni vers où. Je repense à l'oiseau qui a fini attaqué sur la plage. A-t-il pu accomplir tout ce qu'il souhaitait avant le coup de bec fatal du grand rapace ? Je fais mon petit bout de chemin pas révolutionnaire, je garde mon corps actif, je fais mon boulot sagement et avec empathie, je prépare à souper à des enfants largement difficiles à satisfaire, j'accompagne les devoirs et la routine dodo, jusqu'à l'épuisement, et là, j'ouvre un livre, quelques pages avant de sombrer dans le sommeil. J'entendais récemment d'une autrice en entrevue qu'elle rêvait, enfant, d'écrire. Et cette prof...
Lectrice. Jongleuse de mots et d'émotions multiples. Vivante.