Accéder au contenu principal

La maison larmoyante

 Je marchais, suis passée devant. 

Elle était refaite un peu, du bois pour de nouveaux printemps. 

Puis cet homme,  réparateur de maisons tristes, m'a révélé que la pauvre, elle pleurait dans la cave, elle se mouillait le sol jusqu'à créer de la moisissure. 

Triste bâtisse, qui déjà, avait essuyé les traumas de notre enfance,  les douleurs de ses anciens résidents, englués dans des communications floues. 

J'ai souhaité, alors, que ce bon monsieur lui redonne de l'air pur, un peu d'espoir pour que tiennent ses fondations. 

Assez d'amour, aussi,  pour que plus personne ne s'y enlève la vie.

Ta maison,papa; te pleure encore.  

Commentaires

  1. La maison larmoyante ; un titre accrocheur, qui résume bien. Les derniers mots sont percutants également. C'est d'une grande tristesse ; pour laquelle je n'arrive pas à articuler quelque chose d'intelligent ou de cohérent.

    RépondreSupprimer
  2. Ton empathie est intelligente et cohérente, merci! Je réalise que le deuil d'un proche décédé par suicide ne se termine jamais vraiment....

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Il y a

 Il y a cette fillette Qui disait sien le chalet familial  Qui s'appropriait le Rocher Percé Et dessinait au noir tableau d'ardoise  Les plus grands des bals d'oiseaux  Il y a cette jeune femme  Qui se languissait des marées Qui n'aurait pourtant jamais osé Troquer la ville,filer loin  Au bout de la 132 Il y a cette trentenaire  Presque bientôt quarante ans Qui voit les autres faire maison Dans leurs rêves élémentaires  Et puis,pourquoi pas? Pourrait-elle, elle aussi Laisser la banlieue à son asphalte  Laisser les peurs en arrière  Et faire de la plage son salon Cueillir le varech à pleines mains Se réinventer des saisons 

Ingérence

 Le soleil se lève à peine, Que les enfants font la file À l'arrêt d'autobus  Je savoure le bonheur  De ne pas être en retard  Les miens sont habilés Correctement pour la saison  Personne n'a fait de crise Contre  manteau et mitaines Puis,elle m'interpelle  Dans sa voiture stationnée -Madame  il faudrait gérer cela! -Quoi donc? -Le petit gars,là-bas,il attaque la petite fille! Je me retourne,parce que prise en faute Et je ne vois pourtant  Que le frère et la soeur qui rigolent,se chamaillent gentiment  -Je ne comprends pas,il semblent s'amuser... -Il fait les avertir, voyons ! -Allez-y, si c'est important pour vous! Je m'occupe de mes propres enfants, et ces autres-là me semblent plutôt consentants . - Je peux pas,je suis en voiture !J'ose pas imaginer comment vous éduquer vos enfants ! Il n'est même pas sept heures trente Que déjà, Madame, vous voulez encadrer Les jeux de deux enfants qui ne vous ont Rien demandé Je n'en veux pas,de votre insign

Les algues du paradis

 Je n'aurais pas cru Pouvoir être une fille de fleuve Moi qui ne jurais que de la mer et ses marées Mais quelque chose s'est enclenché  Là où, avant, il n'y avait qu'un bref arrêt, une petite pause au trajet  Nous avons choisi de nous amarrer  Il y avait le froid qui gèle les phalanges Il y avait les algues qui craquent  Et le calcaire qui s'effrite  Il y avait la pluie,lourde, qui dardait son territoire sur l'eau comme la terre Et surtout, il y avait nos coeurs qui chantaient enfin