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Fatiguée

 Ma tête sur l'oreiller 

C'est quasi paradisiaque 

S'éteignent enfin

Les murmures du jour


Les charges de la mère 

Les spécialistes qui font la file 

Des tâches encore 

À cocher sur une liste 


La poussière s'accumule 

Plus vite que je passe le balais

Des monstres s'animent 

Dans les commodes des enfants 

Trop peu d'heures 

Pour être femme à la maison


Quand en plus

Il y a le boulot

Les dossiers en châteaux de cartes

Menacent de s'effondrer 

Sur ma tête 

À un poil de l'explosion 


Je me demande 

Quand est-ce qu'on aura enfin le temps 

De faire une cachette de couvertures 

De jouer sans regarder l'heure 

Sans devoir prévoir le souper 

Et ses aliments équilibrés


Je dors, ou plutôt 

Je m'échoue

Sur les berges d'une liberté volée 

Celle des songes dans lesquels je ne suis que moi

Sans titres,sans étiquettes 

Gambader joyeusement sans devoir m'accomplir

Le multitask à off,enfin.


Puis, il y a des mots, un baiser rapide avant que le jour soit levé

"Elles sont où mes chemises de travail ?"

Le charme est rompu.

La nuit est finie.

La charge me frappe comme

Un dix-huit roues sur la colonne

Vertébrale d'un écureuil

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Il y a

 Il y a cette fillette Qui disait sien le chalet familial  Qui s'appropriait le Rocher Percé Et dessinait au noir tableau d'ardoise  Les plus grands des bals d'oiseaux  Il y a cette jeune femme  Qui se languissait des marées Qui n'aurait pourtant jamais osé Troquer la ville,filer loin  Au bout de la 132 Il y a cette trentenaire  Presque bientôt quarante ans Qui voit les autres faire maison Dans leurs rêves élémentaires  Et puis,pourquoi pas? Pourrait-elle, elle aussi Laisser la banlieue à son asphalte  Laisser les peurs en arrière  Et faire de la plage son salon Cueillir le varech à pleines mains Se réinventer des saisons 

Les liens par les mots

 J'avais débuté ce blog juste avant le début de la vingtaine, alors que je venait d'arriver à Montréal.  J'y partageais des photographies diverses, comme des cartes postales de vie d'adulte en ébauche. C'était un terrain de jeu festif et naïf.  Il a fallu quelques années avant que je lise d'autres blogs littéraires, qui sont vite devenus de grandes occasions de réflexion et de dépaysement.  J'y lisais des plumes douces et poétiques, et d'autres grinçantes ou colériques. Mais je les aimais toutes,ces plumes amies.  C'est aussi la magie des mots ( en version brève)qui m'a permis la rencontre du poète et créateur multi-magicien Guillaume C. Lajeunesse( https://www.guillaumelajeunesse.com/?m=1) Les blogs furent donc le théâtre de liens profonds,de rencontres, de tremblements de coeur. J'avais abandonné le mien un temps, doutant de sa pertinence, et de la mienne.  Me suis relu,aussi, puis j'ai eu honte de certains textes.  J'ai tout suppri