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Lieu

Achever le jour Près du fleuve Les enfants qui hurlent de froid Même habillés Ils ont le confort frileux Mes yeux tissent des amarres jusqu'à l'horizon  Le ciel doucement s'y répend Faire ma place  À petits pas Dans le vaste monde Sentir la cohérence  Qui pulse au rythme des marées  Je suis loin Mais je suis  Là où il faut
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Rivière

 Il fallait être plus forte Que la pluie Qui s'écrase dans mes verres Courir malgré la journée  Qui m'avait déjà  Éreinté le corps Il fallait contourner  Les bolides qui foncent Sans attendre  Aux zones piétonnières Il fallait traverser  Le pont Et espérer  Soudoyer  Un gars de la construction  Pour rejoindre le Littoral  Au-delà des travaux  Mais J'avais le courage  Dans les talons  Et la motivation  D'une feuille d'automne  Alors j'ai seulement  Rebroussé chemin sans avoir pu  Voir le fleuve  J'ai dû  Apprivoiser  La rivière 

Plume

A spirer à la force de la plume  Qui malgré le rythme des marées  S'accroche  Et persiste aux rochers Je veux écrire  Avec cette même audace soyeuse Dont on ne sort pas indemne  Puisque tombée du poitrail du coeur 

Faim

  Le coeur écarquillé Les yeux avides de couleurs Je peine encore à croire  Que je vis  Là où le ciel sème ses mirages   

Marée haute

 J'ai vu la grande marée  Déposer des algues en montagnes J'y ai plongé les mains Cheveux de végétaux marins Plein les doigts Les petits insectes Virevoltaient, en extase De la vie qui grouille Tandis que j'y cherche  Des pépites de cailloux Je ne veux pas D'heures supplémentaires Je préfère des instants En bouquets odorants Et le fleuve Comme une invitation 

Écrire.

 Douze août hier, dans une librairie de région. Je regardais les livres,incapable de choisir officiellement.  Pendant que mes yeux tergiversaient, mes oreilles étaient à l'écoute.  Deux fois, des lectrices sont passées saluer l'autrice présente, et la questionner sur son travail.  Deux fois, les lectrices mentionnaient leur désir de publication et d'écriture.  J'aurais pu crier :" Moi aussi, moi aussi !". Ça n'aurait pas été poli. La publication semble être absolument ardue. Je n'ai tenté le coup que deux fois, en livre jeunesse et une fois en autofiction. Tout de même,  ce rêve reste ardent, même s'il n'est pas très original.   Je pourrais me contenter de bien faire mon travail professionnel et être présente pour les enfants, mais non. Ça ne suffit plus.  Il y a tant d'histoires qui vivent en moi. Il faut plonger, et tout donner. Encore.  Raffiner les mots. Et recommencer. Je veux une vie de réalisations.  Être fière de moi. Ne plus attend

Journal de plage

 J'ai pédalé un moment, GPS à l'appui, pour m'y rendre.  Je cherchais parmi les rues, mais c'est l'odeur saline, plutôt, qui m'a mené au droit chemin. Arrivée à la plage, j'observais les familles vivre leurs vies, j'étais seule, une madame qui lisait compulsivement, une madame qu'on croirait sans enfants, parce que, quelle mère laisserait ses enfants au camp de jour afin d'aller seule à la plage?  Moi, sans aucune hésitation. Se sont succédés: la famille adepte de paddle board,avec lesquels une dame âgée, promenant son chien, a voulu discuter, Il y a eu le couple avec l'homme verbomoteur, celui qui jasais sans relâche, profondément insécure face à sa recherche d'emploi, et dont la conjointe l'écoutait patiemment, alors que je le suppliais mentalement d'enfin terminer sa séance de désabillage pour  aller se tremper les pieds et crisser patience à mes oreilles. Accalmie. Une maman entrainait son bambin vers le fleuve. La marée avait