J'avais demandé une journée de congé en vue du 9 décembre, pour bien encaisser les émotions qui viennent toujours à ce moment de l'année, lors de la date fatidique du suicide de mon père.
J'avais passé la journée à écrire, à fignoler un projet littéraire, dans l'urgence de tout ce qui se déroule en parallèle de ma vie.
Je m'étais presque endormie avec une nouvelle sérénité, celle de prendre soin de moi, malgré les violences qui éclatent comme des bombes.
C'est hier, quelques jours plus tard, que je lisais dans une publication de Leméac le décès, le 9 décembre dernier, de l'auteurice Mélilot de Repentigny. Un autre 9 décembre qui ne sera plus jamais une banale journée d'avant les fêtes, un autre 9 décembre qui chamboulera à jamais la vie des proches, de ses ami.e.s et sa famille, puisque chaque suicide apporte aussi son lot d'endeuillé.e.s.
Je n'ai pas connu personnellement Mélilot, mais son livre ''Nommer le vivant'' m'avait émue énormément, dans sa façon douce et magique d'aborder les troubles de santé mentale, autant ceux de ses comparses du centre de jour, que les siens. Je pense toujours au suicide par le prisme de celui de mon père, la brutalité du désir de mort, dans lequel iels glissent lentement, ou promptement, mais souvent dans une issue d'une cruelle irrémédiablilité. On espère toujours que la prévention du suicide saura agir à temps, mais des êtres sont toujours dérobés à la vie. J'aurai une petite pensée pour ce.tte créateurice et sa connexion avec la nature, lorsque mes pas me mèneront près du vivant.
Les ombrelles Lourdes du poids Des gouttes qui désaltèrent Des abreuvoirs pleins De reflets à siroter La verdure de la cour Comme autant de points d'eau Pour le vivant Je pourrais rester là Des heures durant À espionner ce qui pousse Le froissement des feuilles Qui se délient La rotation lente Des stigmates en éveil Les fleurs savent dire Les fragilités de la joie
Commentaires
Enregistrer un commentaire