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Articles

Affichage des articles du décembre, 2021

Poésie de samedi soir alcoolisé

Le chaos extérieur a des airs de déjà-vu Mon coeur n'a pas besoin de décret officiel pour se sentir confiné Mais; Il y a eu aujourd'hui assez d'énergie dans mes veines pour danser avec les enfants blonds Faire la vaiselle et laver les comptoirs (Mon mari aime ses comptoirs propres Plus qu'il aime la courbe de mes seins) J'ai augmenté les poids que j'ai soulevé  Pour fatiguer joyeusement mon corps Il y a eu Assez de patience pour affronter la foule Et les files interminables pour des chocolats chauds Et beaucoup trop de gens attendant  de rencontrer un populaire vieux barbu Des chanteurs entuqués clamant le début des festivités Alors qu'un peu partout, les partys tombent comme des mouches Il a fallu retourner à la maison Et un miracle est survenu Personne, cette fois N'a crissé ses bottes et ses mitaines au sol Il suffisait de presque rien Une petite pillule magique magique Pour voir le monde comme dans les vues Et deux petites verres encore Pour croire q

Bon voyage, Renée!

À un père

À toi qui est parti  Demain au petit matin, à l'heure où les enfants croqueront leur déjeuner, cela fera cinq ans que tu nous manques. Cinq ans à te chercher au hasard du tracé des nuages, cinq ans à imaginer ton retour lorsque la nuque des inconnus ressemble trop à la tienne. Cinq ans à parler de toi au passé et je ne m'y habitue pas. Tu vois papa, mon coeur t'aime encore au présent. Tu sais papa, cette bûche qui te porta à cette corde fatale, elle est maintenant au jardin. Nous y avons mis des fleurs et voilà que, peu avant la neige, y poussait encore des champignons. La vie a repris ses droits. J'ai voulu la conserver pour ne pas oublier. Ni ta douleur, ni la beauté cruelle du vivant. Je penserai à toi demain comme chaque jour, avec en tête tous ces moments qui ne se produiront pas, toutes ces rencontres avec tes petits-enfants qui n'auront jamais lieu. Je n'ai pas encore su leur expliquer pourquoi tu ne descends jamais des étoiles. Je t'aime papa. Ta fil

Mes condoléances

 J'ai hésité, dans le vestibule. Aurais-je dû garder mon châle?  C'est que ces jours-ci, j'ai froid aux fondations de mon être.  Il y avait l'urne sur la table, mais je ne m'en suis pas approchée, ni de corps, ni d'esprit.  J'étais possédée de mes propres tristesses, ces choses qui ont éclipsé les morts des autres. Je pleurais pour les mauvaises raisons, pour d'autres que celles du deuil, ou à tout le moins pour un deuil autre. Les angoisses étaient revenues au galop et tordaient mes yeux à la moindre sensibilité, j'étais celle qui se liquifiait lorsqu'on laissait sous-entendre que le retour au travail serait ardu, et même lorsqu'on parlait de fond de pension et de retraite qui n'existeraient jamais. J'ai raté les sandwichs pas de croûtes.  Mais les salades étaient délicieuses.  En sortant, j'ai oublié mon sac. Et surtout, de semer mes condoléances, de les enrubanner de douceur. Encore une fois, je n'ai pas su être là.