Accéder au contenu principal

Articles

Spartine salée

  Je suis cette spartine Ployant sous le vent Une danse en langueur Les herbes chantantes J'irais tous les jours Si mes pas étaient ciel Au large ricocher mes angoisses  M'amarrer  Aux empreintes des sarcelles
Articles récents

Vasière

  Mes pieds Sentiront la vasière Encore longtemps  Faut dire que j'ai plongé dedans  Le plaisir  De l'inconnu Les orteils qui s'enfoncent loin Sous le sable mouillé  Ne pas savoir  Ce qui se cache En dessous des algues Marcher,quand même, vers devant 

Bouteille à la mer

  Nous sommes Sur deux rives Aux abords du fleuve  Notre histoire  Forte comme les marées  Ascendantes Je n'aurais pas osé Espérer cette bouteille à la mer Et pourtant  Voilà qu'elle m'a écrit Pour pacifier les liens  J'ai pleuré  De la savoir  Vivante encore  Pleuré aussi  De tant de douceur  Dans ses mots Malgré la fin entre les lignes  Alors moi aussi  J'ai écris  Un bouteille à la mer Je ne sais pas  Si elle se rendra

Rester là

 Rester là C'est ce que je souhaiterais Mais le capital,demain M'attachera à ma chaise  Puisqu'il faut Payer le camp de jour,l'hypothèque et les pattes d'ours  Il faudra me souvenir  De laisser les tracas au boulot Et courir jusqu'au fleuve Il faudra me souvenir  Que la vie se vit hors du cubicule Que si je prête ma voix Aux heures ouvrables  Mon âme, elle Appartient à ces flots Appartient à la plage de galets Je suis une algue parmi les algues Et je tangue aux mouvements des eaux 

Rimouski

  C'est un territoire  Si grandiose  Que je ne peux croire Que j'y ai maintenant  Un toit  Je suis mère  Et arpente Les parcs En quête de nouveaux ami.e.s Pour les petits  Pourtant  C'est l'enfant en moi Qui exulte  Qui,ébahie, retourne encore et encore à La Tour des marées  La voir quitter Et revenir Cette eau salée  Cette eau prodige Le goût même de l'enfance  Et du chalet Gaspésien Je ne me remets pas De tant de joie Des goélands  Qui hurlent Du fond marin qui se révèle  Lorsque le fleuve S'absente  Je sens que j'aurai l'esprit ailleurs  Lorsque le travail reprendra J'aurai les pieds dans les algues Et le coeur à la promenade 

Madame qui court,Madame qui marche

 Je courrais depuis quelques kilomètres  Quand je me suis arrêté  Quelques pas J'y  ai croisé ce coureur Me demandant, faut-il le saluer? Son chandail strech rouge captait la lumière Et je n'osais pas Je gardais la tête haute et assumais  Mes pas plus lents Il a quitté ma vue lorsque j'ai réalisé  Que c'était lui La hantise de ma jeunesse  Celui dont les sobriquets Avaient dévastés mes jours J'étais donc là, madame qui court,madame qui marche Je l'ai dévisagé un peu N'y ai vu Qu 'un petit monsieur  La calvitie galopante  Et cette fois Je n'ai pas eu peur À peine une petite déception  L'ego qui aurait voulu sprinter Au moment de croiser l'ennemi  Vouloir être la plus forte Une libération  De ne plus craindre ce regard De ne plus craindre ses bombes de voix Je n'avais qu'au coeur  Le puissance des souliers Qui percutaient le sol Et les craintes D'être trop vue Écrasées  Enfin

Douze

  Douze jours avant Le grand départ  Avant le renouveau  J'arpente les rues, je vois la maison  Qui accueillera nos possibles Je peux enfin me résoudre  À rêver demain  C'est le fleuve, et le sable morcelé De coquillages et de pierres arrondies Ce sont les trésors de mes premières années  Et le projet fou d'un jour y habiter Si c'est l'enfant en soi Qu'on doit border d'amour  La fillette qui m'habite Trépigne enfin Les orteils dans l'humide du sable Des rochers à conquérir  On voit cette femme qui chancele  on la croit saoule, on la croit faible Et pourtant, c'est que son corps S'abreuve du vent, devient musique  Le paysage n'a de fin Que lorsqu'on cesse de s'y surprendre  Des territoires à s'enivrer