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Affichage des articles du juin, 2024

Madame qui court,Madame qui marche

 Je courrais depuis quelques kilomètres  Quand je me suis arrêté  Quelques pas J'y  ai croisé ce coureur Me demandant, faut-il le saluer? Son chandail strech rouge captait la lumière Et je n'osais pas Je gardais la tête haute et assumais  Mes pas plus lents Il a quitté ma vue lorsque j'ai réalisé  Que c'était lui La hantise de ma jeunesse  Celui dont les sobriquets Avaient dévastés mes jours J'étais donc là, madame qui court,madame qui marche Je l'ai dévisagé un peu N'y ai vu Qu 'un petit monsieur  La calvitie galopante  Et cette fois Je n'ai pas eu peur À peine une petite déception  L'ego qui aurait voulu sprinter Au moment de croiser l'ennemi  Vouloir être la plus forte Une libération  De ne plus craindre ce regard De ne plus craindre ses bombes de voix Je n'avais qu'au coeur  Le puissance des souliers Qui percutaient le sol Et les craintes D'être trop vue Écrasées  Enfin

Douze

  Douze jours avant Le grand départ  Avant le renouveau  J'arpente les rues, je vois la maison  Qui accueillera nos possibles Je peux enfin me résoudre  À rêver demain  C'est le fleuve, et le sable morcelé De coquillages et de pierres arrondies Ce sont les trésors de mes premières années  Et le projet fou d'un jour y habiter Si c'est l'enfant en soi Qu'on doit border d'amour  La fillette qui m'habite Trépigne enfin Les orteils dans l'humide du sable Des rochers à conquérir  On voit cette femme qui chancele  on la croit saoule, on la croit faible Et pourtant, c'est que son corps S'abreuve du vent, devient musique  Le paysage n'a de fin Que lorsqu'on cesse de s'y surprendre  Des territoires à s'enivrer 
 À la hauteur de Lévis Mon coeur a manqué un battement Aurait-on pu s'y croiser? Si le vide du coeur m'a aspiré C'est à Montmagny Que mon souffle a repris son élan

Sous-texte

 M'ennuyer d'elle Est une habitude Dont je ne sais pas encore  Me défaire  Je me jure chaque fois Lire ses derniers messages  Pour la dernière fois Mais je continue à y chercher  Du sous-texte sous les adieux

Coprin

 Coprin qui s'éveille au matin pluvieux  Le corps droit gorgé d'eau joyeuse  Ta tête parasol appelle la splendeur  Un cliché rapide,avant que se pointe le jour  L'effrenné de la vie Me happe à son bord Au retour,alors, Je clame t'avoir vu Pourtant rien de toi ne subsiste  Que l'idée d'un passage  Encré au néant Je n'ai pas vu de statue pleurer J'ai vu ce mirage de vie spongieuse  J'ai vu cette amie quitter mes rivages Sans se retourner jamais 

La danse

 Le nous s'est glissé Entre des cours de danse Mes jambes invasives piétinaient souvent tes pieds Je ne sais plus comment   Tu as proposé de prendre le thé  Mais très vite Nos phrases ont dit l'amitié  Toutes les deux Refusions  D'adopter du gazon de banlieue  On préférait cumuler Les tasses dans des cafés de quartier  Mettre nos vies sur la table Entre des matchas lattés T'était forte et mère-puissance Tu voyais chez moi des destins oubliés J'aurais rêvé être astronaute que tu y croyais déjà  Je n'étais que cette fille Qui attendait d'être choisie  Beaucoup d'amours amers À mon pedigree J'ai voulu une étoile  Dans mon petit cahier Être une femme comme tant d'autres, et autrui enfanter Et si ça a brassé Les entrailles de qui je suis Il a fallu ton appui solide et droit Pour que maternité soit douce Moi qui venait d'une lignée  De diagnostiquées On a enterré ensemble  Les ossements de nos hiers anguleux On a cru devenir soeurs et repousser l&

L'attente vaine

 De l'encre sur les doigts  J'écris à celles qui restent  Des mots pour marquer les liens Il y a elle pour qui je ne suis plus Que l'ombre d'une histoire  Celle qu'une part de moi Attend malgré tout J'hallucine en vain Le fil qui nous rattache Et les paupières closes Mes songes la réaniment  Il faudra des printemps  Collectés à mains nues Au bord de la rive Des coquillages vidés Par les jours de marées  Pour qu'enfin Fanent les tristesses