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Affichage des articles du juillet, 2024

Journal de plage

 J'ai pédalé un moment, GPS à l'appui, pour m'y rendre.  Je cherchais parmi les rues, mais c'est l'odeur saline, plutôt, qui m'a mené au droit chemin. Arrivée à la plage, j'observais les familles vivre leurs vies, j'étais seule, une madame qui lisait compulsivement, une madame qu'on croirait sans enfants, parce que, quelle mère laisserait ses enfants au camp de jour afin d'aller seule à la plage?  Moi, sans aucune hésitation. Se sont succédés: la famille adepte de paddle board,avec lesquels une dame âgée, promenant son chien, a voulu discuter, Il y a eu le couple avec l'homme verbomoteur, celui qui jasais sans relâche, profondément insécure face à sa recherche d'emploi, et dont la conjointe l'écoutait patiemment, alors que je le suppliais mentalement d'enfin terminer sa séance de désabillage pour  aller se tremper les pieds et crisser patience à mes oreilles. Accalmie. Une maman entrainait son bambin vers le fleuve. La marée avait...

Spartine salée

  Je suis cette spartine Ployant sous le vent Une danse en langueur Les herbes chantantes J'irais tous les jours Si mes pas étaient ciel Au large ricocher mes angoisses  M'amarrer  Aux empreintes des sarcelles

Vasière

  Mes pieds Sentiront la vasière Encore longtemps  Faut dire que j'ai plongé dedans  Le plaisir  De l'inconnu Les orteils qui s'enfoncent loin Sous le sable mouillé  Ne pas savoir  Ce qui se cache En dessous des algues Marcher,quand même, vers devant 

Bouteille à la mer

  Nous sommes Sur deux rives Aux abords du fleuve  Notre histoire  Forte comme les marées  Ascendantes Je n'aurais pas osé Espérer cette bouteille à la mer Et pourtant  Voilà qu'elle m'a écrit Pour pacifier les liens  J'ai pleuré  De la savoir  Vivante encore  Pleuré aussi  De tant de douceur  Dans ses mots Malgré la fin entre les lignes  Alors moi aussi  J'ai écris  Un bouteille à la mer Je ne sais pas  Si elle se rendra

Rester là

 Rester là C'est ce que je souhaiterais Mais le capital,demain M'attachera à ma chaise  Puisqu'il faut Payer le camp de jour,l'hypothèque et les pattes d'ours  Il faudra me souvenir  De laisser les tracas au boulot Et courir jusqu'au fleuve Il faudra me souvenir  Que la vie se vit hors du cubicule Que si je prête ma voix Aux heures ouvrables  Mon âme, elle Appartient à ces flots Appartient à la plage de galets Je suis une algue parmi les algues Et je tangue aux mouvements des eaux 

Rimouski

  C'est un territoire  Si grandiose  Que je ne peux croire Que j'y ai maintenant  Un toit  Je suis mère  Et arpente Les parcs En quête de nouveaux ami.e.s Pour les petits  Pourtant  C'est l'enfant en moi Qui exulte  Qui,ébahie, retourne encore et encore à La Tour des marées  La voir quitter Et revenir Cette eau salée  Cette eau prodige Le goût même de l'enfance  Et du chalet Gaspésien Je ne me remets pas De tant de joie Des goélands  Qui hurlent Du fond marin qui se révèle  Lorsque le fleuve S'absente  Je sens que j'aurai l'esprit ailleurs  Lorsque le travail reprendra J'aurai les pieds dans les algues Et le coeur à la promenade