46 jours, 52 heures, 3 secondes. Des mots échangés, puisque ma douleur ne pouvait admettre une finalité dans des teintes si sombres. Un besoin d'ajouter de la lumière, pour avancer un peu. On a déplié les dernières semaines, recompté les souffrances, pour faire un tri salutaire. Je crois que tout n'a pas pu être entendu, nos cicatrices d'avant scotchées sur l'oreille du coeur, a faussé encore une fois les données. Au moins, il y a eu reconnaissance de nos années partagées, des remerciements sincères des deux côtés, comme une poignée de mains de yeux mouillés. Je reste tout de même avec un deuil à pacifier. Elle quitte avec le quart de ma vie, et toutes les clés de mes secrets. Je ne sais pas comment je bâtirai mes liens prochains, je ne sais pas si je serai un animal sauvage dur d'approche, ou un oiseau voltigeur qui cherche l'adoption sur les épaules des passants. Peut-être un peu des deux. J'espère pouvoir faire naître de belles relations ici,sur ce...
43 jours, 12 heures, 53 minutes et 6 secondes. Une accalmie qui m'habite au réveil, et l'idée claire que je ne pourrai pas porter seule le rétablissement du lien. Mes pieds qui foulent le sol,je cours après des réponses qui ne viendront pas, la marée basse qui me confirme que je ne peux rien faire contre mon nom déchiqueté dans son carnet d'adresses. J'ai voulu, jusqu'à la toute fin, construire une amitié aussi forte que le roc, inébranlable malgré la grisaille et les grands vents. Je mettrais encore l'ardeur nécessaire, si mon rythme pouvait être entendu. Rythme de femme qui fait son possible, rythme de femme qui tente de survivre à son chaos quotidien. Rythme de femme qui, comme le clapotis des vagues, se recule parfois, porté par la force de la lune, puis revient, toujours. Je respire, aujourd'hui, d'une part parce que sinon, j'implose d'un deuil que je n'ai pas voulu, à un moment drôlement inapproprié de ma vie, et d'autre part, ...