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Fatiguée

 Ma tête sur l'oreiller  C'est quasi paradisiaque  S'éteignent enfin Les murmures du jour Les charges de la mère  Les spécialistes qui font la file  Des tâches encore  À cocher sur une liste  La poussière s'accumule  Plus vite que je passe le balais Des monstres s'animent  Dans les commodes des enfants  Trop peu d'heures  Pour être femme à la maison Quand en plus Il y a le boulot Les dossiers en châteaux de cartes Menacent de s'effondrer  Sur ma tête  À un poil de l'explosion  Je me demande  Quand est-ce qu'on aura enfin le temps  De faire une cachette de couvertures  De jouer sans regarder l'heure  Sans devoir prévoir le souper  Et ses aliments équilibrés Je dors, ou plutôt  Je m'échoue Sur les berges d'une liberté volée  Celle des songes dans lesquels je ne suis que moi Sans titres,sans étiquettes  Gambader joyeusement sans devoir m'accomplir Le multitask à off,enfin. Puis, il y a des mots, un baiser rapide avant que le jour soit le
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Demain

 Cette maison  Presque la nôtre  Mais rangée, comme pour y accueillir  Des songes futurs Et des bottes d'enfants tannants En montagne dans l'entrée  Il y aura un après  Lorsque nous quitteront les lieux  Il y aura d'autres visages  D'autres rires et quelques querelles  Parfois Et il y aura nous Dans un ailleurs indéterminé Une vie en filigrane J'attends que le soleil  Éclaire les possibles 

Violence ordinaire

 Des mots épées dans une rencontre familiale  Des mots hideux qu'il m'aurait fallu capter au vol Trop de choses que j'aurais dû rectifier Mais Ça n'aurait servi à rien Il n'y a que son vécu qui prime La réalité d'autrui  Ne l'intéresse  Que si elle peut lui en soutirer  Quelque chose  Et même tenter La confidence A été finalement rabroué Puisqu'en ce groupe,toujours  Certaines choses vivent mieux cachées sous le tapis J'ai hâte d'avoir un jour Une famille choisie

Recueils

 La bibliothèque comme lieu de débauche  Un vendredi soir,passé trente-cinq ans Manger. Vivre en famille.  Coucher les enfants.  Lire. Lire. Enchaîner les recueils comme autant de petits gâteaux vanillés qu'on gobe presque sans respirer.  Le sucre ardent des mots des autres.  Dans mon coeur et dans mes veines. Pour croire,aussi,au poids de mes mots à moi.

Rêver

 Je suis celle qui meurt d'anxiété chaque  jour, qui gère son quotidien au quart de tour. Qui tente de tout prévoir,  déjà terrorisée de s'imaginer veuve dans quarante ans.  Je suis celle qui ne voulait pas passer sa vie dans la banlieue de son enfance, mais qui y a pourtant une maison.  Je suis celle qui, dans l'année à venir, se lancera vers ailleurs, pour l'unique raison que "Pourquoi pas?".  Cette audacieuse personne en moi me terrorise.  Je ne sais pas si elle prend la pleine mesure du saut dans le vide qu'elle s'apprête à faire. Il a donc l'angoisse de l'échec, des deuils, et cette irrépressible envie de renouveau,de se choisir, enfin, un lieu de vie à la hauteur du rêve. 

L'étrange chemin caboteux de la vie

 Je n'ai plus, dans ma vie,cette amie à laquelle je confiais tout. J'en prends la pleine mesure depuis les derniers mois, et plus encore dans ces jours festifs, où je dois me souvenir qu'il ne me faut plus la contacter, que le lien n'est plus.  Pourtant, même  si iels ne sont plus présent.e.s dans mon existence,  les gens continuent d'habiter mes pensées.  Alors, je ne peux m'empêcher de me demander comment elle va, de songer à elle,aussi, lorsque dans le bain, mon nez torturé par une récente grippe, sème du sang dans la baignoire, rendant mon moment de détente plutôt dramatique.  Elle aurait aimé la théâtralité de la scène,  les gouttes d'eucalyptus perdues dans une marre d'eau couleur rouille, ma panique à la vue du sang, à ne pas trouver toute de suite l'origine de sa fuite. J'en reviens à qui j'étais enfant,ou adolescente.  Lorsque j'avais peu d'ami.e.s, que les livres faisaient office de compagnons de route. Avant la vingtaine et