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Joie

 Moi qui cours  Jusqu'à ses abords Le coeur en fête  De voir ses vagues qui éclatent Sur les neiges compactes Prendre des photographies  Pour immortaliser longtemps  Les déclinaisons des eaux Vouloir capter plus Que ce que mes iris peuvent contenir  Du beau jusqu'à plus soif J'inspire  Les poumons gorgés Du délice salin des embruns Mes bottes prennent l'eau Tandis que je fais le plein Des marées qui ont vaincues Les glaces Vivre pleinement en ces instants Où je suis un rocher de chair Aspergée  Mais béatement heureuse
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Relâche

La cloche du début des cours Atténuée par le bruit des escaliers dévalés en trombe Des jouets éparpillés en un tapis au sous-sol  Tandis que les mains sont encore constellées De paillettes Des jeux qui dégénèrent Quand tout le monde veut En même temps le seul playmobil auquel il reste des cheveux  Je n'ai pas pu lire la pile de bouquins à côté de mon lit Ni faire les siestes nécessaires  À l'entretien de ma boîte crânienne Trop occupée à tenter de créer des souvenirs  Demain le tsunami va m'emporter  Me remettre les fesses  Devant l'écran d'ordinateur Je serai de nouveau salariée Je vais devoir boucher les fissures Mon embarcation prend l'eau  Je ne suis pas un maillon fort Du capitalisme  Je veux tisser des poèmes  Aux heures ouvrables Lire du lever au coucher du soleil  Être payée pour aimer beaucoup trop les mots Je n'ai jamais espéré être une princesse  Je souhaite plutôt découdre un peu Le châle de la charge mentale  Laiss...

Oser

 Je sors parfois De l'ermitage Pour tendre les mains Aux possibles  La face au vent Et le coeur réceptacle Je ne sais pas Qui je trouverai Dans les plis de mes craintes Des identités parsemées De pellicules d'angoisse  Je voudrais être toujours  Celle qui sourit En montrant les dents Ne plus m'excuser  En empruntant le trottoir  Le prendre d'assaut  Le pas ferme et la démarche assumée Où en moi se cache celle qui ose?

Pour le moment

 La bête a été aperçue  Son territoire est encerclé Elle ne s'est pas propagée Pour le moment  Il faut attendre  Laisser la science se faire  La magie des scalpels Les cocktails de médicaments De traitements et d'effets secondaires Il faut suivre le rythme de croisière  Qui nous est imposé L'angoisse doit battre en retraite  Pour le moment  Pour survivre à ce qui vient  Sans y laisser nos quiétudes En pâture  Il faut ravaler l'effroi  Pour le moment 

Gronde la tempête

 J'ai ajouté du sable Aux marches de l'escalier  La factrice évitera une commotion  Aspiré la poussière dans les coins Où je ne boude jamais Je fais des piles de vaisselle propre Qui sécheront pendant la sieste Pour repousser l'ennemi  La sauge avale l'air ambiant Je ne sais plus quoi accrocher sur la corde à linge Pour espérer un diagnostic malléable  Ou doux comme un oiseau Retenant mon souffle Comme le font  Celleux qui voient les flammes décimer Les villages  Espérer fort  Que le vent ne frappera plus Qu'il ne viendra pas lécher  Les fondations des maisons  Je ne sais plus Ce qui tient la structure  De mes convictions  depuis l'annonce  Je ferme les yeux à moitié  J'attends le tsunami  Je visionne trop de vidéos  De Christophe André Je me gave de sa voix grave Qui me dit qu'on peut tout traverser  Que le temps guérit les choses Il peut aussi tuer,le temps  Et c'est ce qui me tétanise J'oscille ...

S'apprivoiser

Un fond de mélancolie En vers de coeur Une ritournelle  Qui traîne dans l'aorte  Je voudrais construire ici Une communauté de liens  D'amitiés qui ensoleillent  Ou faire migrer les ami.e.s Jusqu'aux abords du fleuve  Voeux impossible  Leurs vies se poursuivent  Sans ma périphérie  Je suis celle qui n'est plus Ici n'est pas le même endroit  La solitude se pose L'écho  Du vide Je dois m'apprivoiser

Attente-II

  Dans l'attente des données qui chiffreront l'effroi J'osculte mon corps Soupèse les seins, j'attends, muette, la coloration douteuse qui dira la contagion  Je serre les jambes quand le col élance  Je ne sais plus si le sang qui fuit suit le courant  Ou s'il témoigne d'une anomalie génétique  Mes entrailles sont trop bruyantes lorsqu'elles digèrent  Qu'est-ce qui y m'acère dans le silence des destructions Je ne fais plus confiance à la nature  Depuis que la science a éclairé  Le carcinome dans ma lignée Je ne sais pas comment survivre  À nos finalités Je veux la voir vivante  Des décennies encore Je m'objecte à sa floraison avortée  Je veux aussi Égoïstement  Me croire éternelle