La quiétude est une denrée fragile. On la prend pour acquis, autant que la jeunesse, qui pourtant se dérobe à nous chaque seconde un peu plus. C'était un mardi, il y a deux semaines, environ. Petite maison de banlieue, grande fenestration laissant voir un paysage automnal. La voiture du voisin garée comme à l'habitude. Un soleil frisquet qui tente lentement de nous adapter à la nouvelle saison. Je suis assise à la cuisine, sur un espèce d'îlot qui prolonge un comptoir. J'en suis à ruminer encore et encore sur des questions bêtement insipides mais qui obsèdent mon esprit. Et ça arrive. La porte de la maison s'ouvre devant moi, désemparée. Sur l'instant, je crois qu'il s'agit d'un livreur de bulbes, puisque mon mari en commande beaucoup ces derniers temps, la faute d'un jardin immense qui fait la guerre aux pelouses du quartier. Mais quel livreur tenterait de s'immiscer ainsi dans l'intimité d'autrui? Je m'avance, en panique, fai...
Lectrice. Jongleuse de mots et d'émotions multiples. Vivante.